La fin du Nanowrimo

Comment devient-on écrivain ? En écrivant. Tel était le principe fondateur du Nanowrimo, ou "National Novel Writing Month", une sorte d’atelier-concours sur internet lancé en 1999, à une époque où l’internet n’avait pas grand-chose à voir avec ce qu’il est devenu aujourd’hui. Pour participer au Nano, il fallait s’engager à écrire un texte de 50000 mots en 30 jours, au mois de novembre.

J’ai participé au Nano pour la première fois en 2004 et cela a eu pour effet de me permettre d’arriver à écrire mon premier roman - dans le sens d’arriver à le terminer, plutôt que de procrastiner et de remettre à plus tard. J’ai ensuite participé de façon régulière, réussissant à le finir de nouveau en 2005, 2011, 2016, 2017, et enfin en 2023.

L’exercice avait ses limites, à savoir qu’on produit de la matière brute et non un produit fini. Mais c’était un formidable "activateur". Et c’était aussi l’occasion de rencontrer, dans certains cas, des personnes qui aiment bien écrire - j’ai eu ainsi l’occasion de faire des connaissances à Dublin et à Stuttgart par ce biais.

L’organisation qui gère le Nanowrimo a eu des hauts et des bas, et depuis quelques années semblait s’être laissée déborder par des querelles internes et des difficultés financières, il y a eu du drama et des scandales sur les forums, et la décision de fermer le projet n’est pas totalement une surprise. Après vingt-cinq ans d’activisme, il était peut-être temps d’arrêter, d’autres projets du même type existent. Mais d’une certaine façon c’est aussi un monument de l’internet des débuts qui disparaît - une époque où on croyait davantage dans la collaboration et dans la participation et où tout n’était pas immédiatement transformé en data (le néologisme pour dire "données"), monétisé et digéré par des IA.

Bref, au revoir Nano ! J’aurais bien participé en 2025, dommage...